Beautiful Things | Libre

BEAUTIFUL THINGS.

ft.   Libre

Au levé du jour, elle se rend compte qu’elle n’a pas dormi de la nuit. Sou vient de passer la nuit dehors, à vadrouiller à droite et à gauche, de bar en pub, de parc en ruelle. Elle a laissé son esprit vagabonder. La blondinette s’est laissée emportée par son âme d’enfant qui voulait découvrir la ville de nuit, de voir les lumières illuminer la rue de leurs néons. Elle a grimpé là où il ne fallait pas, parce qu’elle se fiche pas mal des règles. Partant du principe que tant qu’elle ne dérange pas, elle peut aller là où bon lui semble. Soukaina c’est un électron libre. Elle fait des doigts aux conventions sociales si cela l’arrange. C’est comme ça qu’elle se retrouve assise sur un des toits d’Upper East Side. Les jambes dans le vide, le sac à dos posé sur le côté, le pantalon craqué au niveau des fesses - l’escalade, ça laisse des traces - le carnet à dessin entre les mains. Les yeux rivés sur le levé de soleil, un pinceau tenant sa chevelure en un chignon désordonné et son crayon entre les doigts. Une clope entre les lèvres. Elle fait pitié tout comme elle dégage cette vibe artistique qui lui est propre. Elle n’a pas peur de tomber dans le vide. Elle n’a pas peur du vide. Ce n’est qu’une information du cerveau. Elle aura sans doute plus peur de se faire surprendre que de tomber. C’est ridicule, en un sens, mais c’est ainsi qu’elle fonctionne. Eh bah, c’est ouf cette sensation que j’ai d’être la reine du monde ! Et c’est clairement une sensation pas dégueu.

Elle tire de son sac à dos une petite bouteille de soda encore fraîche, en profitant pour prendre une pause dans ses croquis qui, selon elle, ne mènent à rien. Carnet sur le côté, crayon rejoignant le pinceau dans ses cheveux, la petite bouteille de Dr. Pepper qui fait un bruit des enfers dans le calme de l’aube.

“Évidemment …”

Evidemment, après avoir craqué le froc, il faut qu’elle se prenne la mousse de son soda sur les cuisses. Une bonne journée qui commence.