T’as décidé de squatter l’appartement de Caitlyn, tu viens avec toi-même et également ta mauvaise humeur. Tu squattes beaucoup ailleurs que dans ton propre appartement, tu vaincras un jour cette douce solitude qui te tend les bras depuis des années. T’avais fini de peindre, tu t’étais lavé les mains, mais tu n’avais clairement pas vu que tu avais une petite tache violette sur ta joue, droite plus précisément t’as pas fait gaffe comme à ton habitude. Bien évidemment que tu avais ta tenue pour faire de la peinture encore, tu décides de te changer avant de partir, tu optes pour une salopette avec un dessin de corbeau fait par tant de délicatesse de ta part, le prochain dessin que tu souhaites faire un loup à côté, t’es fan des loups et des corbeaux. T’es enfin prêt. T’es magnifiquement beau, tu ne le cache clairement pas. Tu fixes la chevalière, ton bien aimé t’accompagne tous les jours, peut-être que tu arriveras à enlever sa bague. Tu quittes ton appartement pour rejoindre celui de Caitlyn, l’appartement 218. T’es bien loin comparé à eux. T’as quand même quelques minutes, heureusement que l’ascenseur existe. Toi t’es a quelques étages aux dessus. Hop. Terminus, t’es arrivé à destination. Youpi joie. T’as l’air d’un con en soufflant dans les couloirs, tu frappes à sa porte, t’es poli et encore heureux. Si tu ne l’étais pas, tu ouvrirais toi-même sa porte et tu ferais comme chez toi.
« Cait’ ! » T'as un air blasé sur ton visage. Même elle t’avait clairement dit. ''J’ai une belle veste qui n’attend que tes talents !'' Ouais, tu squattes mais il y a la veste, elle t’appelle. Tu sais déjà quoi faire dessus, tu ne souhaites pas que Caitlyn le sache, une surprise. C’est ça que t’aimes au fond de toi. Peut-être une tête de mort ? Elle a clairement la vibe d’une rebelle. Ouais t’as trouvé ce qu’il lui fallait sur cette veste là. Ton ventre gargouille bien sûr, sinon ce n’est clairement pas drôle, t'espère qu'elle t'a prévue quelque chose. Un croissant au nutella. Ouais t'as tellement faim que tu pourrais manger pour quatre. Bien évidemment aussi que t'as envie de peindre sur les murs. Les murs là te chiffonnent complètement, tu as carrément l'envie de les repeindre et d'amener de la couleur.
Tu patientes, elle est sûrement occupée, ne râle pas. Pas encore tout de suite, mais bon visiblement c'est déjà trop tard. Ton air bougon est donc de retour, pas grave. tu feras avec. Tu souffles, tu refrappes à sa porte. Tu lui renvoies un sms. Putain trop long."Tu m'as oublié ?" Tu tires à moitié la gueule, comme d'habitude non ? Cela n'étonnes plus personne. Même tes ami.es, ils s'attendent à tout avec toi.
Grandir, c’est comme jouer à pile ou face… C’est pareil à ce balancier, cette image dont un philosophe dont tu avais oublié le nom, avait présenté à une foule de septiques. Qu’on le désire ou non, nous passons constamment d’une profonde tristesse à un bonheur incommensurable tout en, espérant profondément, conserver cet équilibre propre à l’immobilité du balancier. Certains y parviennent peut-être… A ta connaissance toutefois, nul n’a jamais réellement pris la peine de mener une étude sérieuse à ce sujet. Il est pourtant une chose dont tu es certaine… Qu’importe le balancier, qu’importe sa hauteur ou son orientation présente, la musique y trouve sa place. Sans doute qu’il se tient dans ces quelques mots ton problème ? Chaque jour de ta vie se constitue d’une musique, heureuse ou triste, aux émotions contradictoires que tu apprécies quelques fois bien plus que les bruits ambiants s’échappant d’une fenêtre ouverte ou d’une pièce vide. Ton problème se tient en un objet, en deux… Des écouteurs ou un casque, constamment sur tes oreilles, assez pour imaginer qu’ils t’ont été greffer. Toujours trop forte, selon autrui, ce qui constitue ton échappatoire au monde réel ne trouve pourtant jamais l’excuse de n’être trop ou pas assez.
Pourtant tu le sais tonnerre de brest ! Que la musique te rend insensible à la réalité qu’à n’en point douter, il pourrait y avoir une alerte à la bombe provoquant une panique générale que l’on te retrouverait sur un jeu quelconque, café ou chocolat chaud dans une tasse à prier la bonne fortune que tu puisses réussir à vaincre tel ou tel monstre ou passer un niveau sans encombre… L’instinct de survie ? A ce niveau-là on tenait plus de la légende urbaine que d’une réelle connaissance.
S’il faut être honnête… Ces mêmes faits auraient conduit Minho à entendre éternellement sur le seuil de ta porte si tu n’avais tourné la tête à cet instant pour apercevoir l’écran de ton téléphone s'illuminer, le message de ton artiste préféré t’hurlant presque à la figure. Oublié ? A peine… Disons simplement que tu n’avais point vu les heures passées, perdu dans le combat épique d’un drengr dans la forêt de Sherwood sur fond de musique nordique. Le bouton pause, pressé sans plus de ménagement, tu abaissais le casque jusqu’à tes épaules pour traverser l’appartement en trois enjambés qui, si tu n’avais pris le temps de ranger ce dernier, auraient été l’origine d’une belle chute suivi d’un plat magistral sur le perron de la porte ou sur la porte elle-même à dire vrai…. Deux inspirations afin de ne pas ressembler à une gameuse qui vient de taper son plus beau sprint depuis 1980 et tu ouvres la porte, l’index en l’air. "Théoriquement, je ne t’ai pas oublié j’étais concentrée" même si à certains mots il est vrai, l’on tenait plus du con que du centrée mais c’était un problème pour un autre jour te décida-tu à mettre de côté tout en laissant entrer ton squatteur/artiste favoris dans l’appartement.
T’attends encore devant la porte, tu sais ne pas combien tu es là, mais t’es encore là à attendre et en réalité tu t’en fou un peu. Le message vient d’être lu, toi le coréen entend courir derrière la porte en bois, elle t’ouvre. En te disant qu’elle était occupée. Mais oui bien sûr.
"Oui Caitlyn, je vais te croire !"
Un rire quittait tes lèvres, t’es moins énervé parce que tu sais qu’il y a quelque chose de très précieux, qui t’attend bien sagement dans son appartement, la sainte veste. Tu ne sais pas la matière mais tu sais que tu vas aimer. Tu rentres à l’intérieur de son appartement, ouais clairement tu t’invites. Caitlyn t’aime bien et tu sais que t’apprécies. T’entends la musique nordique, tu aimes vraiment, ce style de musique pourrait arriver en deuxième position dans ta top liste des musiques que tu aimes.
"J’aime beaucoup ta musique, il faudrait que je m’y mette aussi. "
Tu te sers en nourriture, tu grinotes un pain au chocolat, essayant de trouver la fameuse veste. Bingo. Tu l'as trouvé. Une bonne matière. Ta peinture tiendra très bien, tu pourras mettre un produit imperméable pour le protéger de l'eau qui pourrait faire partir le dessin.
"Oh, Cait faut que je te raconte que je me suis retrouvé encore au commissariat ! Un type m'a bousculé. Et... J'ai bouffé une boite de donut entière au comico !"
Toi t'es là, dans la cuisine. Ouais. Tu connais par cœur son appartement et c'est assez grave. Tu te fais un café. Et en même temps que le liquide chaud coule dans une tasse, tu prends du scotch, ouais t'as un peu méthode du pauvre mais bon t'as n'a pas trop le choix. Des longues bandes que tu coupes pour positionner sur la veste afin de faire l'espace où tu vas dessiner. Un bout de scotch par là, un deuxième par ici, un troisième et puis.. le quatrième. L'espace de création est terminé. Tu aurais pu amener ton matos mais. Tu avoues avoir eu une flemme de l'amener. Mais tu tournes la tête en direction de la jeune fille. Ouais la tête de mort, ça va claquer sur cette si belle veste. Tu te lèves, tu trottine comme un demeuré jusqu'à la cuisine afin de te prendre cette fameuse de café. Ouais vraiment, Minho, tu abuses de ton squattage à gogo. Les copains, c'est la famille. Tu touches un de tes potes, tu reçois un joli droit de la part du coréen. T'es comme ça, tu tiens pas en place, même si tu te fais suivre pour ta colère, la gestion de la colère toujours compliqué depuis gosse surtout à cause de tes parents que tu ne veux plus voir. Tu chantonnes en buvant le liquide brun, la musique nordique vibre au final en toi et pourtant, tu n'as rien d'un scandinave, ton joli brin de voix que tu caches au plus profond de toi, ressort finalement, tu refuses tout de même à chanter face à un public.
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