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Backstabber | Aliocha

Alix Langdon
Alix Langdon
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# 07.03.24 14:07


Backstabber.

Le cul posé dans une voiture banalisée en vas de chez lui. Le dos contre le dossier du siège conducteur. Le regard perdu sur l’horizon, sur la nuit berçant Downtown. Les yeux légèrement piquants, le bâillement à s’en décrocher la mâchoire. Il n’est pas coutume chez Alix de ressentir la fatigue venir frapper l’arrière de son crâne passé une certaine heure même s’il a la mauvaise habitude de ne pas ou peu dormir. Thermy le thermos de café sur le côté, il y jette un œil. Une chance, il lui reste assez de café pour tenir jusqu’au lever du jour. Bagnole rangée et pourtant quelque peu polluée des emballages bien pliés du repas du soir. Lui qui a l’habitude de se cuisiner des trucs, le brun n’a pas eu envie de se faire chier, pour une fois il a suivi le mantar de sa famille, ne pas s’emmerder, aller au plus simple. Profiter de la vie sans se poser de questions. C’est léger, pour éviter la chiasse foudroyante qui n’est clairement pas la bienvenue. Mais c’est à emporter, c’était tout chaud et réconfortant. Il en faut un peu, parce que la position dans la caisse n’est pas confortable, pas du tout. A se demander, presque, comment les collègues, pro de la filature et de l’attente en voiture, font pour attendre autant de temps. Certains se plaignent parfois d’avoir des hémorroïdes, il ne se pose plus de question de pourquoi ni comment c’est possible. C’est possible. Point. Fin de la question. Le souffle lent. Il ne se passe rien. En même temps, il est presque 4h du matin. Normal qu’il ne se passe pas grand chose. Le bougre est censé pioncer à cette heure là. Et toi aussi. Lutte acharnée contre le corps qui réclame une de ses petites siestes rapides. Parce qu’il enquille bientôt sur plus de 24h sans dormir. Alix en a l’habitude, mais c’est usant à la longue. Le froid mordant de la nuit s'infiltrant dans l'habitacle. Toujours aucun son si ce n’est celui de sa propre respiration. Alors il décide de sortir, de se dégourdir les jambes, comme si l’instinct venait titiller, comme si l’on venait tirer la sonnette d’alarme de la méfiance chez lui. Il va sans doute avoir besoin de ses jambes. Dehors, la portière ouverte pour continuer d’écouter distraitement ce qui peut se passer. Avec un peu de chance, il captera un ronflement au micro lui annonçant qu’il peut dormir 20 petites minutes. Main droite passant sur la face, tirant les traits, étirant la peau du visage pour la réveiller. Le froid, le léger vent, tout ça s’occupe de réveiller le reste. Cigarette tirée du paquet, entre les dents et allumée de ce briquet offert par Camille pour ses quarante ans, celui gravé à ses initiales. Cancer en tube allumé, la fumée blanche se dégageant tant de sa respiration que du tube. Le regard sombre se posant sur le mur de brique où se situe l’appartement de l’autre abrutis qu’il suit comme son ombre depuis 4 longs mois. S’il avait su, il ne serait pas venu. Il aurait dit non. Sauf que le dialogue, la compréhension et la communication, si cela fonctionnait à Londres, ici c’est pas du tout la même came. Ici, c’est pose ton cul et ferme ta gueule. Il fait ce qu’on lui demande de faire. Après tout, il n’est pas du coin, même si cela fait plus de 10 longues années qu’il est sur le territoire new yorkais, il n’est toujours pas naturalisé - clairement par manque d’envie et une énorme flemme de faire les papiers - et donc, pour la plupart des regards américains, il est un étranger, pour d’autres, Alix est carrément un parasite qui prend la place d’un “pur américain”. Ouais, d’un homme blanc, cis-genre, protestant, né sur le territoire américain de parents nés sur le territoire. Ce qu’il n’est pas. En partie. Il lui manque la religion et la naissance sur le sol de la “terre de la liberté”. Terre de la liberté, mon cul.

Mégot écrasé sous le talon de la chaussure. Il faut retourner se mettre au chaud. Portière claquée. Mains se frottant l’une contre l’autre. Allumer le tout, mettre le chauffage, juste pour s’assurer de ne pas mourir de froid. Un premier son. Un son qui n’a rien à faire là. Barre lumineuse rouge qui s’active. Cuisine. Les sourcils froncés, il attend. Une demie seconde. Un ou deux secondes, trois peut-être. Juste pour s’assurer que ce n’est pas quelque chose qui soit tombé par inadvertance. Cela ne manque pas. Un nouveau son. Plus fort. Plus violent. Il n’a pas le temps de faire de la science d’écoute. C’est pas son taf de toute manière. Ils ont des analystes au poste pour s’amuser à faire de la science du son, de la science d’enregistrement. Il n’est pas payé pour attendre que son protégé se fasse éviscérer sur place. Son protégé ? Ouais, c’est le terme le plus proche de ce qu’il se passe pour l’instant. Portière claquée, clés retirées du contact, par réflexe. Voiture verrouillée ? Il n’est pas sûr mais c’est le cadet de ses soucis. Les marches montées presque quatre à quatre. La porte de l’appartement. Une seconde d’attente. Calmer le souffle pourtant toujours présent, calme. L’avantage du sport. Une seconde pas plus. Une seconde peut être un très mauvais timing. Et quel mauvais timing, crétin des îles. Pas le temps. Clairement pas. Eh, porte, on s’en fou. Porte qui cède sous le premier coup. Un boucan des enfers. Alix fait un boucan des enfers en entrant dans l’appartement. Réflexe de sortir l’arme ? Incroyable. C’était la cuisine. Les autres pièces, elles seront fouillées plus tard - si danger il y a, parce qu’il n’a pas réfléchi à ça, le crétin. Alix n’a pas réfléchi au fait que le russe pouvait potentiellement taper une de ses pires insomnies et simplement décider de réagencer toute sa cuisine. Cuisine sous les yeux. Le brun dans le champ de vision, canon braqué. Et dieu que t’as l’air con.

 

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# 08.03.24 15:22

Aliocha & Alix
Backstabber


Impossible de fermer l’oeil. Toujours dormir sur une seule oreille, à guetter le moindre bruit, la moindre chose qui sortirait de l’ordinaire. C’est mon quotidien, depuis mon retour au pays. Peut-être même depuis avant ça, depuis les premières menaces et la chevalière. J’ai toujours su comment ils fonctionnaient, ces enfoirés, et je sais donc très bien qu’il pourrait m’arriver à peu près n’importe quoi, n’importe quand, n’importe où. La porte fermée et verrouillée de mon appartement n’est en rien une protection face à eux. S’ils sont assez déterminés, rien ne les arrêtera, et je leur ai donné suffisamment de raisons de m’abattre en quelques mois. Sans parler des quelques cadavres laissés sur mon chemin durant ma quête pour retrouver Mikhail. Pas de repos pour les criminels, le principe est bien ancré dans mon esprit, tant pis pour moi. Certainement un genre de rétribution karmique, le genre de chose qu’on se prend dans la gueule après avoir enchaîné les conneries toute sa vie. Je pourrais me cacher derrière des tonnes d’excuses, mais ce n'est pas le cas. Je sais ce que j’ai fait, les crimes que j’ai commis, ils font partie de moi. Trafics en tous genres, assassinats – ou faire le ménage, comme on le disait – intimidations et autres blanchiments d’argent ont été mon quotidien pendant tellement de temps que j’ai eu du mal à revenir à une vie normale. Pour moi, la normalité, c’était ça. Et puis il y a eu Christopher, il y a eu ces années où j’ai cru pouvoir devenir quelqu’un d’autre, faire abstraction de ce passé dont je voulais me détacher... Mauvaise idée. Près de quinze ans plus tard et me voilà entièrement seul, à craindre pour ma vie à chaque instant. Ce n’est certainement pas un idiot de flic qu’on m’a imposé qui fera quoi que ce soit pour me rassurer. Bien évidemment, ta « protection » m’a été infligée suite à ma collaboration avec les fédéraux, à la parution de mon livre, mais je suis tout à fait certain de pouvoir mieux me débrouiller seul qu’avec toi dans mes pattes. Ce n’est pas comme si je n’avais pas grandi dans ce milieu.

Toujours est-il que les nuits se ressemblent toutes, plus longues et solitaires les unes que les autres. La routine est pourtant bien en place. Un bon repas, puis quelques heures d’écriture pour mon prochain livre – puisque le premier s’arrête à la fin de mon adolescence – avant une douche brûlante censée faire naître en moi l’envie de dormir jusqu’au lendemain. Mais non. Ça ne fonctionne jamais. À peine quelques dizaines de minutes de sommeil grapillées par-ci par-là, quand mon esprit veut bien se mettre en pause. Ce soir – cette nuit ? – ne fait pas exception, et me voilà à me relever dans la pénombre et le silence de cet appartement qui n’a rien d’un chez moi. Jogging enfilé, je me dirige vers la cuisine en soupirant. Hésitation entre un café et un verre de vin rouge, mais c’est finalement ce dernier qui gagne. Peut-être que l’alcool me fatiguera. Lumière allumée, verre en main, je contemple les lieux. Pas de photos sur les murs ou les meubles, mes morts me hantent suffisamment comme ça. Les meubles ne sont pas à moi, loués avec les lieux. Aucune décoration, rien qui pourrait dire qu’un être humain habite les lieux. J’ai déjà eu deux foyers, et les deux ont volé en éclats, fin d’une histoire avec perte, fracas, et sang. Plus jamais. Au moins, l’entretien n’est pas difficile, puisqu’aucun bibelot ne se met en travers de mon chemin. L’idée me serre cependant le cœur, ce soir, peut-être un peu plus que d’autres. Demain, c’est l’anniversaire de Мама. Le huit mars, quelques jours avant l’arrivée du printemps, la fin d’hiver qui se traîne mais durant laquelle les premiers bourgeons pointent déjà le bout de leur nez. Les bourgeons les plus forts, comme elle. Femme si courageuse, au caractère bien trempée, qui se tenait droite et sans peur dans une pièce remplie de criminels de la pire espèce, n’avait pas le moindre scrupule à tenir tête aux chefs des autres familles... Elle étonnait toujours, suscitait l’admiration... Et ma fierté la plus totale.

Nouveau soupir. Elle me manque, parfois. Souvent, même, peut-être, mais cela fait si longtemps, maintenant. Le coin des lèvres qui remonte légèrement, pas vraiment un sourire, pas une grimace non plus, le genre d’expression qui orne mon visage désormais, plus vraiment capable de montrer de réelles émotions. L’envie de la retrouver, ne serait-ce que quelques heures, quelques minutes. De retrouver ces odeurs, ces sons, retourner au moins en pensée à cette époque où tout allait bien, à notre demeure Moscovite, à cette cuisine dans laquelle elle me faisait signe de la suivre, sourire aux lèvres. L’amertume du chocolat noir léché à même la cuillère, l’acidité des framboises fraîches dévorées sur le bout de mes doigts, la douceur de ses gestes chaque fois qu’elle essuyait mes joues ou les coins de mes lèvres, avant de couvrir le bout de mon nez d’un peu de farine. Je pose mon verre sur le comptoir, ouvre le réfrigérateur. Il n’y a pas grand-chose, mais tout ce qu’il faut pour sa recette. Le faste des affaires paternelles n’a jamais atteint ses habitudes bien ancrées. Née dans la pauvreté la plus totale, elle savait faire des choses incroyables avec trois fois rien, nous a appris à tous à nous débrouiller, au cas où, pour le jour où tout ça ne paierait plus. Légumes sortis sur le grand plan de travail – le chou roule puis tombe au sol dans un bruit étouffé, je lève les yeux au ciel face à ma propre maladresse – je me mets à la recherche d’une marmite, fais tomber un bol dans le processus, jure lorsqu’il s’éclate par terre. Heureusement, plus de peur que de mal, un simple accroc sur la céramique, pas de dégâts énormes. Je me remets en quête, finis par trouver ce que je cherche. Alors que je viens de terminer d’y mettre de l’eau, je m’arrête net. Il y a quelqu’un devant ma porte, dehors, dans le couloir. Lentement, sans un bruit, j’attrape la lame placée à côté des légumes, éteins la lumière. Pas le temps d’aller chercher l’une de mes armes à feu, pas le temps de la charger, je devrai me débrouiller avec ce que j’ai sous la main. Heureusement, je suis doué avec un couteau. Rapide, agile, je me suis entraîné pour ça. Aujourd’hui ne sera pas mon dernier jour.

Fracas énorme, on a défoncé ma porte. Je savais que ça finirait par arriver, et qu’ils ne seraient pas discrets dans le processus. Aucune analyse de la situation, dès que j’entends les bruits de pas rapides, je me précipite, main libre vers l’avant pour repousser l’assaillant contre un mur en appuyant sur la main qui tient le flingue, couteau qui se glisse aussitôt sous... Pause. Clignement d’yeux. Je soupire, relâche mon emprise. Je te savais inutile, je ne te pensais pas incompétent. J’ai envie de hurler, de t’étriper, je me contente d’un regard froid en retournant sur mes pas, pose le couteau sur le plan de travail.

« Je peux savoir ce qui me vaut une telle frayeur, officier ? »

En quatre mois, j’ai décidé de ne pas retenir ton nom. Tu ne m’intéresses pas, et vu les regards lourds de sens que tu me lances parfois, le sentiment est mutuel. Je sais bien ce que les types dans ton genre doivent penser de moi. Un repenti qui n’a purgé aucune peine, qui parle sereinement de ses crimes devant le grand public sans rien craindre... Ça doit t’énerver, hein ? Mais je n’en ai strictement rien à faire, de ta petite opinion de petit flic. Tu ne sais rien. Je soupire à nouveau, rallume la lumière. Quelques pas jusqu’au congélateur, je sors une bouteille de vodka, attrape deux verres, les remplis.

« За ваше здоровье! »

Cul sec, puis je remplis le mien à nouveau, pose les yeux sur toi. Peut-être que tu bois pas pendant le service, j’en ai pas grand-chose à foutre. Plus un acte de politesse qu’autre chose, parce que tu viens de me donner l’impression que j’allais y passer ce soir, et que j’avais bien d’un verre pour surmonter ça. Abruti.


(За ваше здоровье! -> À votre santé !)

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# 08.03.24 20:03


Backstabber.

Entrée fracassante. Il a fait mieux tout comme il a fait pire. Certaines entrées étaient bien plus violentes que celle-ci. Cuisine dans le champ de vision, brun un peu trop proche à son goût. Rapidité des réflexes, tant chez le russe que chez le britannique. Couteau proche de la gorge. Canon contre le flanc. Regards qui s’échangent. Quelque chose dans le regard sombre de l’agent. Quelque chose d’indescriptible. Emprise lâchée par le protégé. Souffle retenu par Alix, le temps d’une seconde il a oublié de respirer. Arme rangée. Le corps refusant de bouger d’un iota. Le détail. Le regard détaille la scène ridiculement pitoyable. Sidorov a donc tapé sa pire insomnie pendant que Langdon se faisait plus que chier en bas. Origine des sons bien rapidement identifiés pendant que l’autre, en face, il râle. Il ne sait donc faire que ça, râler. A croire que le cliché russe bourru et bougon à la vie dure, à moins que ce ne soit sa vie qui l’ai rendu aussi imbuvable. Bonne question. Parce que ça t'intéresse maintenant ? Pas vraiment. Bien que la curiosité commence à être gentiment titillée, de plus en plus. Il veut savoir ce qui a causé une telle frayeur. D’un geste lent, il s'accroupit vers les éléments au sol. Pas de parole, pas encore. Il ramasse ce qui est tombé au sol, ce qui est à l’origine du son et, de ce fait, de la frayeur. Et tu as l’audace de le lui foutre sous le pif. Il agite presque sous le nez d’Aliocha le bol avant de le poser sur le plan de travail, à côté du couteau qui aurait bien pu lui tailler un beau sourire de l’ange dans la gorge. Le regard fuyant vers les autres pièces toutes aussi témoins que la cuisine. Autres pièces baignant dans la pénombre. Pas un bruit si ce n’est celui de la porte du congélateur. Ouverture. Fermeture. Attention attrapée par le bruit des verres que l’on pose sur une surface plane. Liquide glissant dans le verre. Liquide incolore. Il ne sort certainement pas de l’eau du congélateur. Paroles dans cette langue qu’il ferait mieux d’apprendre rapidement s’il veut pouvoir être réellement utile à la vie de l’occupant des lieux. Verre qu’Aliocha descend d’une seule traite sous le regard cerné de celui qu’il voit comme une ombre incapable. On ne boit pas en service, mais avoue-le, ce verre, il serait pas de refus. Est-il réellement en service. Situation, position plus que délicate. Un nouvel échange de regard avant qu’il ne décide de lâcher un peu de pression. Il lui a fait une sacrée frayeur en retour. Aucune arrogance à tenter de reproduire les sons qu’il a entendu sortir de la bouche de son vis-à-vis. Il ose juste supposer que c’est sa manière à lui de trinquer. Verre levé sans plus un mot. Il accepte le verre en guise d’excuse de la frayeur. Depuis quand tu t’excuses toi ? C’est ce que l’on appelle la politesse ou la bienséance. Allez savoir. Choisissez et faites pas chier. Verre bu cul sec à son tour, ce dernier trouvant refuge sur le plan de travail. C’est qu’il va falloir briser la glace à un moment donné, il va falloir se parler, pas simplement se regarder en chien de faïence, pas simplement laisser traîner des regards aux sous entendus plus gros que l’avenir de sa nièce. Mais dis quelque chose bordel de merde, ta mère, elle t’a filé des cordes vocales non !? Sauf qu’il se trouve presque incapable de parler. Pas qu’il soit intimidé ou quoi, non, c’est juste qu’il pense ne rien avoir à lui dire. Rien d’important, rien qui ne vaille bien la peine de verbaliser et de perdre du temps. Tant pour le russe que le britannique.

Et la vodka frappe. Pas aussi fort que s’il en avait bu la moitié de la bouteille. Mais la chaleur remonte dans la gorge. Effet à retardement chez l’agent qui a un souffle plus court. C’est violent. Mais pas désagréable. Il a bu pire. Bien pire. Peut-être pas plus fort, où alors il ne s’en souvient pas. Main contre le plan de travail, le silence retombe, commence à se faire lourd sur les épaules. Fait un effort pour une fois. Comme si c’était facile. Aliocha est détestable. Outre le fait qu’il s’en tire sans la moindre poursuite - autre que celle pour laquelle on lui a collé une ombre sur le dos - il n’a pas les détails et il ne les veut pas. Lèvres entrouvertes, dire quelque chose, trouver un sujet de discussion. Au pire, il l’enverra chier. Au mieux, il répondra. Qu’a-t-il à perdre, Alix, à tenter un contact un peu plus humain. Pas grand chose, peut-être un peu d’égo et encore. Il faudrait qu’il en ait. Il en a, Alix, de l’ego. Mais sans nul doute pas autant que son frère. Nath’ reste le champion d’égo de la famille. Tentative d’engager la conversation là où il aurait sans doute mieux fait de vérifier que tout allait bien, reprendre la porte et la bise au chien, la caresse au chat on retourne dans la voiture sans plus attendre. Tentative d’engager la conversation sans prendre un ton de jugement, ni d’accusation. Il est trop tôt le matin, pas assez de café dans le sang pour ce genre de connerie. Pour ce petit jeu. Distance qu’il garde, qu’elle soit physique ou dans ses paroles.

Vous tentiez de faire quoi ?

Bon, pour la délicatesse, on repassera. On a plus l’impression qu’Alix est un rustre de première avec cette question alors qu’il fait simplement preuve d’une curiosité enfantine en laissant son regard induire le reste de la question, le reste étant la nourriture, l’odeur qui commençait à se dégager de la cuisine. Vraiment, pour ça, la prochaine fois, tu avales ta langue et tu te casses.


 

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# 08.03.24 23:02

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Donc c’est ça, la grande police américaine ? Un petit bol qui tombe et ça panique ? Je comprends mieux pourquoi personne ne nous a jamais arrêtés. J’hausse un sourcil quand t’agites le truc sous mon nez, pas vraiment impressionné. Visiblement, t’es pas un adepte de la vodka. Ou peut-être juste pas de la vodka russe. J’ai mes fournisseurs, je sais qu’elle est forte, parce que je supporte pas ce que vous appelez de l’alcool ici. Je t’observe quand elle tape, vois tes yeux s’écarquiller un peu, tes joues rougir, et ça me ferait presque sourire tellement t’as l’air con comme ça. Je le fais pas. Pas envie de me moquer, pas envie de rire. Je sais pas de quoi j’ai envie. Probablement de pas grand-chose. Depuis la chevalière, je me sens vide. Complètement vide. Je te vois ouvrir la bouche et la fermer, comme un poisson hors de l’eau, l’air aussi idiot que tu l’es probablement. Quelle perte de temps. Deuxième shot avalé, je m’en sers un troisième puis me tourne vers la marmite, allume le feu. Je fouille dans le frigo, trouve un bon morceau de viande et le mets dans l’eau bouillante, avant de reporter mon attention sur les légumes. Couteau à nouveau en main, je commence à éplucher, tailler, tout préparer. Visiblement t’es encore là, puisque ta voix s’élève, me fais tourner les yeux vers toi. Sourcil à nouveau haussé, qu’est-ce que t’en as à foutre, de ce que je fais ? Je réfléchis un instant, soupire. T’essaies probablement juste de faire ton boulot, et toi tu dors pas mais c’est pas par choix. Peut-être que je peux me montrer au moins un peu poli.

« Bortsch. »

L’accent est tellement fort qu’on pourrait croire que j’ai jamais parlé anglais de ma vie. Passage obligé, je peux pas massacrer les mots de chez moi avec un accent pourri. Je peux pas non plus massacrer la recette de ma mère, alors j’attrape un écumoire, continue ma recette. Et puis, sans un autre mot pour toi, je bouge, marche jusqu’au salon, prends un de mes paquets de clopes et mon briquet, m’en allume une. Cigarette au bord des lèvres, je pose le paquet sur le plan de travail, te fais signe que tu peux en prendre une si tu veux. Je m’adosse ensuite au comptoir, te regarde de haut en bas. Peut-être pour la première fois depuis qu’on se connaît.

« C’est une soupe qui vient de Russie. Avec de la betterave. C’est bon. Simple, pas prise de tête. »

Un autre shot de vodka, une autre taffe.

« T’as qu’à rester, puisque de toute façon tu dois me surveiller. Y’en aura assez pour deux... Pour six, peut-être. Va dormir, je remets la porte. Ce sera prêt dans une heure. »

Bien trop généreux pour mon propre bien, mais Мама m’aurait ébouillanté vivant si je n’avais pas proposé. Nourrir les invités, toujours, même s’ils s’invitent eux-mêmes. Je coince ma cigarette entre mes lèvres, nous sers un nouveau verre à tous les deux. Tu le boiras sûrement pas, vu ta réaction au premier, ça m’en fera cinq quand je le terminerai à ta place. Le mien avalé, je me mets en quête de ma trousse à outils, la vraie, pas la spéciale que j’avais avant. J’ai pas encore vu l’étendue des dégâts, mais j’imagine qu’avec ta force de mouche et ton corps de lâche j’aurai pas besoin de remplacer la porte. Peut-être juste appeler un serrurier si t’as vraiment abîmé un truc. Sauf que je fais pas confiance aux serruriers, parce que tout se sait dans cette ville, et que la plupart de ces mecs bossent pour un parrain ou un autre. Mon nom finirait par remonter avec mon adresse et j’ai pas envie de ça. Dès qu’une seule personne sera au courant d’où j’habite, ça remontera dans toutes les branches, et j’aurai tout le monde sur le dos. Les Russes, les Irlandais, les Italiens, les Mexicains, peut-être même les Chinois. Remarque, peut-être que ça serait pas plus mal. Au moins, t’aurais plus à supporter ma tronche et à passer des heures dans la voiture que vous pensez discrète, en bas. Trousse à outils trouvée sans allumer aucune lumière, l’habitude d’être dans le noir pour plus de discrétion. Un dernier regard vers toi, t’as pas bougé. T’as l’air bien con, mais peut-être pas autant que moi.

« T’attends une autre invitation ? Y’en aura pas, officier. »

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Alix Langdon
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# 11.03.24 18:16


Backstabber.

Les regards s’échangent avec cet air presque interrogatif, qu’est-ce que ça peut bien lui foutre de savoir ce qu’il esayait de faire. Il ne fait que tenter de briser un peu plus la glace. Faute de matériel adéquat, Alix tente de briser tout ça avec ce qu’il a sous la main. A défaut d’avoir un pic à glace, il possède au moins une pelle. Avec un peu de force et surtout beaucoup de patience ça va le faire. Il y croit, à moitié mais il y croit. Bortsch. Avec le fort accent qu’il ne tente même pas de masquer. Hochement de tête en guise de réponse. Il approche, Alix, sans vraiment approcher, garder cette distance lorsque la proximité n’est pas nécessaire, n’est pas obligatoire. Il observe sa gestuelle, la manière qu’il a de préparer la recette. C’est toujours intéressant, pour un curieux comme lui, de savoir comment on fait. Les mouvements du Russe le conduisent à son salon, le paquet de clopes. Il fume en intérieur ? Il n’avait jamais fait attention. Après tout, le brun ne passe pas énormément de temps dans l’appartement du protégé, il faut dire qu’il apprécie lui laisser sa petite intimité, il apprécie aussi avoir du temps pour s’entendre penser. Ils sont rares, les moments ou Alix peut s’enfouir dans sa propre tête pour réfléchir, se perdre dans ses souvenirs. Paquet posé à côté, le geste qui l’invite à se servir. Impression d’abuser, entre le verre et la clope. Mais l’impression de l'offenser - presque - s’il ne saisit pas les opportunités qu’Aliocha lui tend. Ce serait comme avoir une main tendue et ne pas la saisir pour ensuite râler que l’on ne vous a pas tendu de main. Cigarette qu’il pique alors d’un nouveau hochement de tête. Le chat a bouffé ta langue ? Simplement qu’il n’y a pas lieu de réelle conversation. Il décrit la soupe. Betterave. Bon. Simple. Pas prise de tête. Tu veux bien le croire. Le regard curieux posé au-dessus des ustensiles sur le feu veillant à ne pas faire tomber la moindre cendre dedans. Moindre des respects. Le regard redressé, les orbes obsidiens posés sur lui. La première fois que les deux hommes se regardent entièrement. T’avais déjà fait gaffe à sa carrure ? Non, et au pire, à l’heure actuelle, il s’en fout un peu. Invitation à rester. A taper une petite sieste même. C’est qu’il est presque charmant quand il le veut bien, tu trouves pas. Non. Enfin si. Peut-être. Pas charmant. Juste plus agréable ? Plus poli. Il ne saurait pas vraiment quoi dire mais il faut dire que la proposition déstabilise légèrement. Il remet la porte. Nouveau hochement de tête. Le temps de terminer la cigarette tranquillement, cendrier trouvé, aucune lumière allumée, il faut dire qu’avancer à l’aveugle, c’est son quotidien avec le russe. Le brun garde un œil sur les allées et venues de Sidorov avant que son dos ne trouve le mur. Mains dans les poches, la tête qui part en avant. Les yeux se ferment tout seuls. La petite sieste, debout, contre le mur. Ce que t’as l’air con comme ça. La voix du vis-à-vis, sa remarque qui réveille d’un coup sec. Il attend quoi une invitation ? Il l’avait déjà prise, l’invitation. Alix est simplement capable de dormir un peu n’importe où dans n’importe quelle position. Le sursaut, le crâne frappe le mur dans le dos. Son ravalé, douleur passée en mordant la langue. Le souffle lent. Il attend peut-être une réponse verbale ? Peut-être. Après tout, s’il fait l’effort d’être poli, il pourrait faire de même, le britannique. Nuque qu’il fait craquer dans un souffle inaudible.

Merci.

Voix douce, voix en demi-ton. Ne pas parler trop fort. Comme si avec l’heure, c’était dérangeant. Un nouveau regard. Il a dormi, quoi, peut-être deux minutes, trois à tout casser. Le temps que le russe n’aille chercher ses outils pour la porte. Le dos qu’il décolle du mur. Parce qu’il y a bien plus confortable. Tu vas vraiment dormir ? Et le laisser face à la porte grande ouverte ? Il sait, Langdon, que Sidorov peut très bien se défendre seul. Premier point où les deux sont certainement d’accord, cela ne sert à rien d’avoir quelqu’un collé au cul. Mais en même temps se serait faillir à sa mission, ce serait ne pas accomplir sa mission. Là où Alix, le p’tit Alix, le gamin, veut juste apprendre - sans doute - à le connaître, il veut lui accorder une petite confiance, la Conscience professionnelle refuse. Elle refuse de lui offrir le moindre bénéfice du doute, elle refuse de lui offrir la moindre considération, le moindre répit. Le pas lent qui s’approche de la porte. C’est qu’il l’a bien péter, la serrure, avec le simple coup de talon.

Besoin d’aide ?

Il t’a dit d’aller dormir, t’es con ou tu fais exprès ? Aliocha lui a proposé d’aller dormir, parce qu’il n’a pas voulu taper une énième insomnie, planqué dans la caisse en bas. Caisse qui est tout sauf discrète, il faut l’avouer. Mais il n’a pas choisi, ce serait que de lui, il lui laisserait ses nuits tranquilles. Mais bon, Central est casse-pied, voire carrément casse-couille. Bâillement réprimé avec expérience, les yeux picotent, c’est inévitable, il va falloir plus que la somnolence des quelques minutes. Cette situation crée plus que du malaise. Elle est bien trop irréaliste pour que l’officier soit réellement à l’aise. Lui qui est pourtant à l’aise un peu partout.

 

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# 06.04.24 0:27

Aliocha & Alix
Backstabber


Tu parles pas beaucoup. T’observes. Sûrement le propre des flics. J’en sais rien, c’est pas comme si j’en avais côtoyé beaucoup. Récemment, c’est plutôt les fédéraux qui ont fait une entrée fracassante dans ma vie. Ou moi dans la leur, je sais pas trop. Mais toi, t’es pas un des leurs. T’as pas le profil, je pense. Pas assez sombre. Faut avoir de l’expérience dans tout ce qui est pas franchement beau à regarder, pour faire ce genre de métier, pas être apeuré des types comme moi. Pas que t’aies peur – du moins, je crois pas – mais je te sens pas à l’aise, quand on est dans la même pièce. Sûrement que ça te soule, de me voir me balader librement alors que d’autres auraient fini au trou ou avec une jolie injection dans le bras. Je le sais, que je devrais pas être là. J’en ai conscience, et je trouve peut-être ça injuste aussi. Sauf qu’en prison, j’aurais pas fait long feu. Un traître de mon espèce, on le taille en petit morceaux. Alors pas de jugement, pas de tribunal, pas de prison. Et au fond, est-ce que j’en ai quelque chose à foutre, de ton avis ? Pas vraiment. Y’a que le mien, qui compte. L’extérieur m’atteint plus vraiment, depuis sa mort. Y’a un bruit sourd et je jette un œil vers l’arrière. Merde. Peut-être que tu dormais déjà, en fait. Tant pis. Clope aux lèvres, je grimace en entendant le craquement de ta nuque et me retourne aussitôt, me concentre sur la porte que je dois réparer. J’aime pas ce genre de sons, ça me rappelle mes os, quand ils s’amusaient à me les briser un par un. Me concentrer sur le boulot à faire, plutôt que sur les flashs qui me reviennent en tête, me hérissent le poil et me donnent presque la gerbe. J’observe la chose, me demande par quel bout commencer, le tabac qui se consume sans que je fume vraiment. Je tire une taffe quand tu me demandes si j’ai besoin d’aide, secoue la tête. Là, tout de suite, si je parle, je suis pas sûr de l’assurance que j’aurai dans la voix. J’aime vraiment pas ce que ce bruit a déclenché dans mon esprit. Je suis pas faible, loin de là, mais je sais très bien que ces mois passés en Russie m’ont créé bien plus de traumatismes qu’on pourrait en accumuler en une vie entière et que j’ai pris aucun temps de m’y attarder pour tenter de les résoudre. C’est pas comme si j’avais réellement envie d’aller mieux. Je crois que je m’en fous un peu. Tout ce que je veux, c’est écrire mes bouquins, faire sortir mon histoire, revoir mon frère... Et le reste n’a aucune importance. Toutes les conneries d’être heureux, de refaire ma vie avec un autre homme, d’avancer... C’est pas pour moi. Alors je vais juste réparer ma putain de porte pendant que tu dors, et ensuite... Ensuite rien. Inspiration prise après avoir soufflé encore un peu de fumée.

« Non. Je me débrouille. Va dormir. »

Plan d’action trouvé, je me redresse pour aller écraser la fin de ma cigarette dans le cendrier, en allumer aussitôt une autre. Je l’aurais bien écrasée sous la plante de mon pied mais j’ai eu peur que tu paniques, ou que tu te dises que je cherche à me faire du mal. Remarque, t’en as peut-être rien à foutre, de ça. Ça me surprendrait pas tant que ça. T’as pas trop éclaté la serrure, c’est surtout la porte qui a pris. Je me demande s’il faudrait pas quand même démonter la serrure, puis soupire, tire sur ma cigarette. Va falloir que j’achète du mastic pour contenir les dégâts le temps de changer la porte dans son entièreté. Sauf qu’on est au beau milieu de la nuit, qu’il y a rien d’ouvert et que je vais pas aller chercher ça maintenant, avec mes putains de betteraves qui cuisent dans la pièce d’à-côté.

« T’y vas pas de main morte quand tu veux défoncer une porte, officier. »

Je suis carrément en train de me demander si je vais pas devoir changer d’appart. Encore. Soupir.

« Va falloir que je voie avec les fédéraux si je peux rester ici. C’est pas réparable comme ça, j’ai peur d’attirer un peu trop l’attention à réparer ça tout seul, et je peux pas non plus demander à des gens extérieurs de le faire... »

Pas vraiment pratique, de savoir tout ce que je sais. D’avoir conscience du fait qu’au moindre coin de rue, je pourrais me retrouver attiré dans un coin sombre et retourner directement en Russie. Ou pire... Je préfère pas vraiment y penser, même si c’est toujours dans un coin de ma tête. Tête que je tourne finalement vers toi en refermant la porte comme je peux, avant de la bloquer avec une chaise, avec des trucs lourds.

« Seul moyen de s’assurer que personne entre ce soir, désolé. »

Petit signe de tête vers le couloir qui mène aux chambres.

« Y’a une chambre d’amis, va te reposer. Moi j’en ai pas besoin. »

Je me dirige tout de même vers ma chambre pour y prendre l’un de mes flingues, marche jusqu’au salon pour y ajouter un chargeur, tire sur ma cigarette.

« Juste au cas où, pour ce soir. Tu me dénonceras pas aux flics ? »

Tentative d’humour mais aucun sourire sur mes lèvres, je crois que je sais plus trop comment ça fonctionne. Flingue posé sur le comptoir de la cuisine, je jette un œil à la soupe, entame la prochaine étape de la recette. J’avais pas prévu de me retrouver bloqué là avec un type qui aurait défoncé ma porte. Tant pis. On s’adapte.

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