trigger warnings : Décès parentaux, maladies (cancer des os, syndrome des coeurs brisés)...
• Sören est né à Skagen, au Danemark. A l'époque son père était homme à tout faire dans une école et sa mère travaillait à la poste locale. Ils représentaient le couple lambda de leur petite ville en bord de plage et l'arrivée d'un bébé était dans la logique des choses après leur mariage. Pour autant, le couple a toujours eu envie « d'autre chose » et sans parler de rêve américain, il faut admettre qu'Hollywood et son cinéma leur a vendu beaucoup de rêve...
• C'est un enfant relativement sans histoire. Tantôt solitaire, tantôt plus sociable. Il a la bougeotte, du mal à s'intéresser au tableau et ses yeux bleus s'aventurent généralement plutôt du côté de la fenêtre. Sören ne vit que pour les moments de récréation. Les courses poursuites au jeu du gendarme et des voleurs, la balle au prisonnier, chat perché... Sa prime enfance est une alternance de jeux et de petites blessures de gamin. Des bosses, des bleus, des écorchures. Rien ne l'arrête, rien ne lui fait peur et dès l'acquisition de son premier vélo il hurle à la seule idée qu'on lui laisse les petites roues... ! Ça lui vaudra son lot de gadin et même le nez cassé ! Mais il remonte toujours en selle et au final, un jour, le vélo va tout droit sans vaciller, une grande fierté personnelle à l'époque !
• Il a environs 8 ans, presque 9, lorsque ses parents décident de tout plaquer pour quitter le Danemark. Malgré tout, ce n'est pas quelque chose qu'ils font « sur un coup de tête », c'est un projet réfléchit et désiré pour lequel ils ont économisé. Les mois qui précèdent le déménagement les leçons d'anglais sont de plus en plus courantes et intensives. Sören déteste le concept d'apprentissage... Mais il profite sans le savoir des facilités d'apprentissage des langues qu'ont les enfants et s'il met les pieds à New-York avec un anglais très relatif, l'école et l'usage finiront le travail amorcé au Danemark.
• Ce n'est pas parce que la famille Skovgaard a choisit la vie à New-York qui tout est facile. La culture est différente, le rythme ne se compare même pas... Trouver du travail est plus difficile qu'il n'y paraît, surtout avec un visa encore temporaire. La famille s'accroche néanmoins et les parents de Sören finissent par trouver un job de gardiennage d'immeuble. Ce n'est rien pour vendre du rêve ça non plus. Nettoyer les incivilités, réparer les dégâts, faire un peu la police, supporter les locataires parfois racistes ou simplement désagréable... Mais s'il y a une chose dont Sören a bien hérité de ses parents c'est la combativité ! L'effort au travail aussi... Et il en garde encore toutes les traces aujourd'hui.
• L'école à New-York n'est cependant pas plus agréable pour Sören que celle au Danemark. Il la fait buissonnière de temps en temps, ne traîne pas forcément toujours avec les bonnes personnes, échoue lors de son diplôme de fin d'études... Mais presque miraculeusement il ne tourne pas mal non plus, se désintéressant des copains qui font vraiment n'importe quoi pour garder les pieds dans les bons rails. Il aide pendant des années ses parents qui, à force d'un travail difficile et souvent pénible, se font vieux prématurément. Les maladies se font chaque années plus difficiles à guérir, les articulations se grippent, l'arthrose s'installe...
• A 22 ans, Sören va de petits boulots en petits boulots. Il travaille déjà à temps partiel dans le théâtre qui le prendra plus tard à temps complet. Il s'entend bien avec les ouvriers et autres artisans qu'il croise mais se montre plus cynique avec les petites fleurs de la scène, comme il les appel de manière mi-respectueuse, mi-moqueuse ! La santé de ses parents ne s'arrange pas, le rendant parfois aigri. Et sentimentalement parlant, Sören mène une existence très instable. Il est un peu possessif et jaloux mais tombe souvent sur des petits princes ou des petites princesses qui le prennent pour acquis, créant chez lui une fuite en avant dans d'autres bras parfois !
• A seulement 26 ans, Sören enterre coup sur coup son père, puis sa mère. Le premier d'un cancer des os fulgurant et la seconde de la maladie des cœurs brisés d'après le médecin. D'une personnalité forte et dure, Sören ne s'effondre pas. Mais il se replie davantage sur lui même, se montre mordant, hargneux même parfois... L'occasion de faire un bon coup de ménage autours de lui. Heureusement c'est à cette période que le théâtre l'engage pleinement pour l'entretient de ce dernier. Il ne manque jamais de travail et ça lui permet de penser à autre chose.
• 28 ans, Sören rencontre Lucy. Elle est belle, elle parle beaucoup, elle lit des magasines qui lui font détester son corps et elle s'inscrit à des cours de gym auxquels elle ne va jamais. Ils s'aiment, ils se détestent et leur relation est une vraie montagne russe, parfois exaltante, souvent épuisante... Un an plus tard ils se sont séparés et rabibochés tellement de fois que Sören ne saurait plus en donner le nombre... Et qu'il ne sait pas toujours dire s'ils sont encore ensemble ou bien pas ! Mais la situation commence à user sa patience et il ne va pas tarder à faire changer la serrure de son appartement avant de revendre ses affaires dans la première friperie venue...
Au fond la seule constante de sa vie, ça reste le théâtre et les pièces qu'il connaît parfois par cœur à force de les voir jouées et de les entendre être répétées. La vie, au fond, c'est une grande comédie.