Caitlyn Porter ♫ Like dynamite ignatin'... I'm unstoppable today

Par où commencer… Tu es née le 21 Juillet 2000 dans la ville de New-York, un comme comme tant d’autres, ne se démarquant ni par ses fortes températures, ni par son exceptionnelle météo :  à peine une trentaine de degrés pour un ciel particulièrement nuageux, il n’y avait là rien de bien particulier à consigner… Si ce n’est ta naissance, pour les quelques inconnus ayant aidé à ta venue au monde ainsi qu’à ta mère. Un père ? Il ne figurait qu’X sur la ligne paternelle… Difficile alors, d’imaginer un scénario différent de celui de la mère fugueuse trop solitaire pour avoir une quelconque ‘famille’ à qui te confier en cas de malheur et d’un père, trop jeune ou malhonnête pour assumer une quelconque paternité…
Cette histoire cependant, tu n’en sauras jamais l’entière vérité… Faute à pas de chance ou, faute au destin… L’idée ne t’est jamais venue d’émettre un quelconque jugement à l’encontre de ta génitrice, tant sur ses choix que sur le mode de vie qu’elle avait ou pouvait avoir au moment de ta conception, il fallait après tout, être assez désespérée pour vouloir s’installer seule dans la Grande Pomme.
D’elle, tu ne sais finalement pas grand chose… Qu’elle s’appelait Evelyn, qu’elle préférait Eve ou Evy à tout autre surnom et, qu’à la fin de sa vie, il lui semblait enfin apercevoir la lumière au bout du tunnel… Un travail, un appart, un bébé… L’amour, d’un homme l’aimant suffisamment pour envisager de faire sa vie avec elle et de te reconnaître comme sienne…
Le problème avec la vie… C’est qu’elle est semblable à une bulle de savon prise dans le vent, belle mais éphémère…incroyablement fragile…

Trop jeune pour t’en souvenir… En un sens, ce n’est pas plus mal : personne n’a envie de se souvenir d’un accident de voiture n’est-ce pas ? Mais il faut croire que ce soir-là, ton ange gardien veilla sur toi, brûlant toute les putains de bonnes étoiles qui pouvaient exister dans le ciel. Des trois occupants de cette voiture, tu fus la seule rescapée ; couvertes d’hématomes, de coupures dues aux débris de verres, effrayée à t’en esquinter les poumons mais vivante…
C’est ainsi que tu es rentrée dans sa vie : mal fagotée, couverte de sang et de larmes, lui hurlant dessus à lui en faire saigner les oreilles mais vivante. Le cœur battant, se calmant progressivement au rythme du sien… Il te le répètera un nombre incalculable de fois, autant que tu en auras besoin : ce soir-là, ce n’est pas avec sa tête qu’il avait agit mais avec son cœur.

Papa, c’est lui… Pas un géniteur, ni même celui t’ayant probablement appris le mot mais bien lui, cet être humain ayant fait preuve d’une plus grande bonté que tu ne pouvais l’imaginer : Nathanaël.
Et s’il faut être parfaitement honnête, il est tes premiers souvenirs… Parfois, tu les revois aussi nettement que si tu les revivait : les concerts, les histoires aux milles et une voix, les premiers pas dans ce salon désordonné, les premières bêtises, les premières engueulades. Elle est belle ton enfance, remplie de rires et de larmes, d’imprudence et d’essais, tout n’est pas fragile et quelque part dans tout ça, tu comprends que le plus important ce n’est pas c’que tu es mais c’que tu as choisi d’être…
Elle est belle ton enfance même si elle n’est en rien facile. Tes premières années sont remplies de cauchemars, de douleurs passagères qui s’estompent avec le temps, des conséquences indésirables d’un souvenir qu’il est seul à posséder. Ce n’est pas une situation confortable, pour lui comme pour toi…

La paternité, c’est un apprentissage constant. L’enfance, une succession de tentatives, de tout comme de rien. Son plus grand défi ? Probablement l’école.
A ce moment-là, t’es déjà le paradoxe, l’anomalie, la petite fille qu’on ne peut pas ranger dans une case soigneusement préfabriquée pour convenir à la société… Trop intelligente pour les cancres et les perturbateurs, trop rebelle pour les futurs intellectuels. Tu peux te montrer aussi adorable que détestable quoique tu sois dotée d’un atout penchant indéniablement pour le premier cas, tu as visiblement la tête d’un ange. Bien que cela soit, sans aucun doute, le seul trait que vous ayez en commun les êtres célestes et toi.
L’école… Disons simplement que cela n’a jamais été réellement ta tasse de thé. Sans doute que, fût un temps, vous aviez tenu le décompte du nombre d’entrevus avec les instituteurs ou directeurs d’établissement. Cependant, il est fort probable également que, passé la dizaine, vous ayez tout simplement cesser de compter. Ce que tu préfères toi c’est l’apprentissage, la pratique, les entraînements tout aussi divers et variés, néanmoins tu n’en oublies pas la théorie mais c’est juste préférable de pouvoir choisir ses bases, de les rendre plus solides que n’aurait pu le faire l’école.
C’est hors de ces établissements où, sans grande surprise, tu t’épanouis le plus… Les passions s’enchaînent, la batterie, la guitare, le piano, les jeux vidéos. Cela n’a rien de surprenant que certains pointent du doigt ton éparpillement, tu préfères te décrire comme quelqu’un de multitâche ou, pour citer un grand film : multipass. Ta plus grande passion toutefois, te prends comme une envie de pisser… Un ordinateur, Matrix, il n’en fallait pas plus pour tester à ton adolescence, les limites de la légalité numérique…
Parlons-en d’ailleurs de ton adolescence ! Il faut reconnaître que l’on était bien plus proche d’une partie de Jumanji que d’une partie de Monopoly… Entre les changements capillaires et vestimentaires, les sautes d’humeurs et les insomnies dues à tes entraînements informatiques tout autant qu’à tes parties de jeux-vidéos, il suffisait d’un rien pour mettre le feu aux poudres. Cette étincelle, c’est une salope qui l’a allumé parce que selon tes propres termes, la pute possède le mérite de se faire payer ses services. Enchaînement entraînant un bel oeil au beurre noir pour la dite salope et une belle exclusion, temporaire fort heureusement, pour la demoiselle… À sa défense cependant, insulter sa famille n’était certainement pas l’idée la plus lumineuse du siècle venant du castor le moins utile au barrage !

Les études supérieures ? Techniquement, elles n’étaient qu’à une signature. La vie cependant, se constitue de choix : un ou deux, droit ou gauche… Probablement que ce jour-là, si tu t’étais décidé à tourner à droite plutôt qu’à gauche, tu n’aurais pas vu le petit panneau du Cypress sur la recherche d’une vendeuse, tu n’aurais sans doute pas eu l’opportunité d’aller au culot, postuler à l’offre sans nul autre expérience que tes connaissances musicales…
La vie est faite d’opportunités… Si tu as su saisir la première avec audace et détermination, pourquoi ne pas saisir les suivantes de la même manière ?